La formation professionnelle représente un levier essentiel pour développer vos compétences et faire évoluer votre carrière. Face aux mutations rapides du monde du travail, se former tout au long de sa vie professionnelle devient une nécessité. Pour faciliter l’accès à ces formations, la France a mis en place des organismes dédiés au financement et à l’accompagnement des entreprises et des salariés dans leurs démarches de formation. Vous vous interrogez sur le rôle des OPCA et leur évolution récente ? Nous vous proposons un tour d’horizon complet pour comprendre ces acteurs majeurs de la formation professionnelle.
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ToggleDéfinition et fonctionnement des Organismes Paritaires Collecteurs Agréés
Un OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé) était un organisme français chargé de collecter et de gérer les fonds destinés à la formation professionnelle continue. Ces structures, agréées par l’État, fonctionnaient selon un principe paritaire, c’est-à-dire qu’elles étaient gérées conjointement par les organisations syndicales de salariés et les organisations patronales. Ce mode de gouvernance garantissait une représentation équilibrée des intérêts des employeurs et des employés.
Le financement des OPCA provenait principalement des contributions obligatoires versées par les entreprises au titre de la formation professionnelle continue. Le montant de cette contribution variait selon la taille de l’entreprise et son secteur d’activité. Les OPCA mutualisaient ensuite ces fonds pour financer les actions de formation des salariés. Jusqu’en 2019, la France comptait environ 20 OPCA, chacun couvrant un ou plusieurs secteurs d’activité. Cette organisation sectorielle permettait d’adapter les offres de formation aux spécificités de chaque branche professionnelle.
Les missions principales des collecteurs de fonds de formation
Les OPCA assumaient plusieurs missions fondamentales dans le système français de formation professionnelle. Leur rôle premier consistait à collecter les contributions financières des entreprises, puis à gérer et mutualiser ces fonds pour financer les actions de formation. Cette mutualisation permettait notamment aux petites entreprises de bénéficier de financements plus importants que leur seule contribution.
Au-delà de la simple gestion financière, les OPCA jouaient un rôle d’accompagnement auprès des entreprises. Ils les aidaient à élaborer leur plan de formation, à identifier les besoins en compétences de leurs salariés et à sélectionner les formations les plus adaptées. Ils contribuaient ainsi au développement des compétences professionnelles et à l’amélioration de l’employabilité des salariés. Les OPCA pouvaient financer diverses actions : formations courtes ou longues, bilans de compétences, validation des acquis de l’expérience (VAE), ou encore contrats de professionnalisation.
Services proposés aux entreprises et aux salariés
Les OPCA proposaient une gamme complète de services aux entreprises et aux salariés. Pour les entreprises, ils offraient un accompagnement personnalisé dans la définition de leur politique de formation. Cet accompagnement comprenait des conseils sur les dispositifs de formation existants, une aide à l’identification des besoins en compétences et une assistance dans le montage des dossiers de financement. Les OPCA pouvaient prendre en charge tout ou partie des coûts de formation, selon les priorités définies par les branches professionnelles.
Pour les salariés, les OPCA représentaient une source précieuse d’information sur les dispositifs de formation disponibles. Ils les renseignaient sur leurs droits en matière de formation et les accompagnaient dans leurs projets professionnels. Les OPCA intervenaient dans le cadre du Compte Personnel de Formation (CPF), des bilans de compétences et des plans de formation des entreprises. Ils facilitaient ainsi l’accès à la formation tout au long de la vie professionnelle et contribuaient à sécuriser les parcours professionnels des salariés.
La transition des OPCA vers les OPCO
La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018 a profondément modifié le paysage de la formation professionnelle en France. Cette réforme a transformé les OPCA en OPCO (Opérateurs de Compétences) à partir du 1er avril 2019. Cette évolution visait à simplifier un cadre réglementaire jugé opaque et à redonner aux entreprises le contrôle du développement des compétences de leurs salariés.
Les principales différences entre OPCA et OPCO concernent leurs missions et leur organisation. Si les OPCA étaient principalement des collecteurs de fonds, les OPCO ont des missions plus larges, orientées vers l’accompagnement des entreprises et le développement des compétences. La réforme a réduit leur nombre de 20 à 11, regroupant les 329 branches professionnelles selon une logique de cohérence des métiers et des compétences. Les OPCO se concentrent désormais sur l’appui technique aux branches professionnelles, l’accompagnement des PME et TPE, et le financement de l’alternance.
Les principales missions des OPCO sont :
- Aider les TPE-PME dans leurs projets de développement de compétences
- Accompagner les branches professionnelles dans leurs missions de certification
- Assurer le financement des contrats d’apprentissage
- Conseiller les entreprises sur l’élaboration de leur GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences)
- Promouvoir l’alternance et l’apprentissage
Les 11 Opérateurs de Compétences actuels
Depuis avril 2019, la France compte 11 OPCO, chacun couvrant un ou plusieurs secteurs d’activité. Ces opérateurs ont été constitués selon une logique de cohérence des métiers et des compétences, afin de mieux répondre aux besoins spécifiques de chaque secteur. Voici la liste complète des OPCO avec leurs domaines d’intervention :
Nom de l’OPCO | Secteurs d’activité couverts |
---|---|
AFDAS | Culture, industries créatives, médias, sport, tourisme, loisirs |
ATLAS | Assurances, services financiers et conseil |
OCAPIAT | Agriculture, pêche, industrie agroalimentaire et territoires |
Uniformation | Cohésion sociale (insertion, sport, enseignement, formation) |
Constructys | Bâtiment, travaux publics, négoce des matériaux de construction et de bois |
OPCO Commerce | Commerce de détail et de gros |
AKTO | Services à forte intensité de main-d’œuvre |
OPCO 2i | Interindustriel (chimie, pharmacie, métallurgie, etc.) |
OPCO Mobilités | Transport routier, maritime et services de l’automobile |
OPCO EP | Entreprises de proximité (artisanat, professions libérales, etc.) |
OPCO Santé | Secteur de la santé et médico-social |
Cette nouvelle organisation vise à renforcer l’efficacité du système de formation professionnelle en regroupant des secteurs aux problématiques similaires. Les OPCO peuvent ainsi développer une expertise plus pointue et proposer des services mieux adaptés aux spécificités de chaque branche professionnelle.
Comment identifier l’organisme rattaché à votre entreprise
Pour bénéficier des services d’un OPCO, vous devez d’abord identifier celui auquel votre entreprise est rattachée. Plusieurs méthodes s’offrent à vous pour obtenir cette information. La première consiste à consulter votre convention collective, qui mentionne généralement l’OPCO de rattachement. Cette information figure souvent dans les clauses relatives à la formation professionnelle.
Si cette première méthode ne vous permet pas d’identifier votre OPCO, vous pouvez utiliser le service en ligne « Trouver mon OPCO » disponible sur certains sites institutionnels. Ce service vous permet de rechercher votre OPCO en fonction de votre code NAF/APE ou de votre convention collective. Vous pouvez contacter votre Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) locale, qui dispose généralement des informations nécessaires pour vous orienter vers le bon OPCO. En dernier recours, n’hésitez pas à contacter directement les OPCO susceptibles de couvrir votre secteur d’activité pour vérifier votre rattachement.
L’avenir du financement de la formation professionnelle
Le système de financement de la formation professionnelle en France connaît des évolutions significatives. L’État a considérablement augmenté son investissement dans ce domaine ces dernières années. L’apprentissage a vu son financement progresser de 144% en 4 ans, atteignant 13,9 milliards d’euros en 2022. Les fonds destinés à la formation des demandeurs d’emploi ont augmenté de 78%, approchant les 10 milliards d’euros.
Pour 2024, France Compétences prévoit d’investir plus de 15 milliards d’euros dans la formation professionnelle. Les deux tiers de ces fonds seront consacrés à la formation en alternance, 800 millions d’euros à la formation des demandeurs d’emploi et 2,2 milliards d’euros au CPF. Ce dernier dispositif, introduit par la réforme de 2015, est désormais connu par 93% des actifs. Un changement majeur est attendu en 2024 : les actifs devront contribuer au financement de leurs formations lorsqu’ils utiliseront leur CPF, avec un reste à charge dont les modalités restent à définir.
Les OPCO jouent un rôle stratégique face aux défis actuels : transition numérique, écologique et transformation des compétences. Ils doivent accompagner les entreprises et les salariés dans l’acquisition des nouvelles compétences requises par ces mutations. La VAE (Validation des Acquis de l’Expérience), réformée au 1er janvier 2023 pour devenir un droit universel, suscite un intérêt croissant chez les actifs (61% selon le baromètre 2024 de Centre Inffo). Ces évolutions témoignent de l’importance accordée à la formation professionnelle comme levier de compétitivité et d’employabilité dans un monde du travail en constante mutation.